vendredi 8 juillet 2011

Riace (Italie) : Intégration réussie ?


On nous dit ici qu’il s’agit d’un exemple d’intégration réussie. Si c’est vrai, je dis « bravo ». Mais qu’est-ce qu’une intégration réussie ? 

S’il s’agit seulement de se féliciter que le village soit repeuplé et qu’on ait rouvert une école, et si tout ça ne se fait qu’à coup d’aides sociales et de subventions, alors il ne s’agit pas d’une intégration réussie ! Il ne s’agit même pas d’une intégration du tout ! Il s’agit simplement de l’hébergement d’étrangers nécessiteux. Ou si on préfère d’importation de chômeurs…

En France, on connaît bien ce genre de situations. Et ne parlons surtout pas dans ce cas d’intégration réussie. C’est tout le contraire de ça…

René

Article original :

AFP, Mise a jour : 2 juillet 2011
Italie: Riace, un village "au cœur grand comme ça" pour les réfugiés
Trois Africaines brodent en bavardant à l'ombre, au rythme d'une chanson pop éthiopienne: Riace, petit village pauvre de Calabre (sud) se distingue en Italie pour l'intégration réussie ( ?...) de centaines de réfugiés fuyant les combats ou violences dans leurs pays.
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sud de l'Italie
AFP
Dans quelques jours, cette communauté de 1.800 habitants devrait accueillir 130 déplacés de la Corne de l'Afrique qui ont récemment débarqué dans le sud de l'Italie sur des rafiots, comme des milliers d'autres victimes indirectes du conflit qui secoue la Libye.
Ils viendront s'ajouter à 200 autres arrivés ces dernières années d'Irak, d'Erythrée ou d'Afghanistan.
"Ces gens fuient la guerre, ont subi la torture, ils ont vécu des évènements dramatiques", explique à l'AFP Domenico Lucano, maire de gauche de Riace, entre les murs un peu décrépis de sa mairie.
Pour les héberger, la ville a rénové des dizaines de maisons en pierre du vieux Riace, déserté par la population qui, faute de travail, a émigré en masse tout au long du siècle dernier vers les Amériques ou le Nord prospère de l'Italie.
Arrivé d'Afghanistan il y a quatre ans, Asadullah Ahmadzai a deux enfants nés dans ce bourg à la vue imprenable sur la mer: "ils sont Calabrais, les gens du village ici ont un coeur grand comme ça! Ils sont comme ma famille".
Entre deux parties de cartes, un groupe de retraités de cette communauté d'éleveurs acquiesce. Nicola, 87 ans, rappelle "la tradition d'accueil" de Riace qui hébergea des déplacés de Gorizia, ville à la frontière slovène, scindée en deux par la Seconde guerre mondiale.
Les réfugiés sont unanimes, l'atmosphère est aux antipodes des quolibets anti-immigrés dont se plaignent ceux qui, comme Asadullah, s'exilent l'hiver au Nord pour travailler.
"A Ancône, dans le restaurant de mes amis, j'arrivais à gagner jusqu'à 2.000 euros par mois mais mon fils pleurait tout le temps, il voulait retourner à Riace. Là-bas ils traitent mal les étrangers", raconte-t-il dans son échoppe de sacs et bijoux afghans.
Grâce à l'accueil des réfugiés, monté en puissance au cours des dix ans écoulés, Riace s'est non seulement repeuplée mais a aussi retrouvé un certain dynamisme économique.
"Nous avons pu rouvrir l'école, mis en place un système de micro-entreprises et de laboratoires d'artisanat local (broderie, verre, céramique), où travaillent des gens du village, main dans la main avec des étrangers", explique le maire.
"Mais nous avons surtout transmis un message d'humanité au monde. Ce lieu de départ, d'émigration, est devenu un lieu d'arrivée", se félicite M. Lucano, distingué en 2010 comme troisième "meilleur maire du monde".
L'initiative a aussi enthousiasmé Wim Wenders qui a tourné dans la région un docu-fiction intitulé "Il Volo" ("Le Vol").
Helen, 29 ans, arrivée d'Ethiopie il y a deux ans, a appris l'italien ainsi que la broderie et la fabrication de tapis, ce qui lui permet en travaillant en binôme avec une habitante d'ajouter 4 à 500 euros aux 200 euros mensuels alloués par le gouvernement aux demandeurs d'asile.
"Je ne veux pas retourner là-bas. Que ce soit en Ethiopie d'où ma mère est originaire ou en Erythrée d'où vient mon père, car les deux pays se font la guerre", explique cette mère de deux petites filles.
Le village s'est aussi lancé dans le tourisme solidaire, avec l'arrivée dès le printemps de groupes scolaires et vacanciers soucieux de donner un coup de pouce à cette région démunie.
Tout est géré par l'association Citta Futura devenue, grâce au soutien financier de la région Calabre, le plus gros employeur de Riace, avec 40 personnes travaillant à l'intégration des réfugiés.
"Beaucoup de gens ici ont eu la possibilité de re-travailler. Moi, je suis enseignante et j'étais sans emploi", souligne Cosimina Ierino, qui le matin alphabétise les parents et l'après-midi, aide les enfants à faire leurs devoirs.

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